En observant dans la région les formes architecturales vernaculaires du Cantal, un type bien particulier en ressort et qui reflète l’architecture de la halle, c’est le buron. Le buron est lié à son environnement et à sa fonction productrice de fromage. C’est un bâtiment que l’on trouve sur les pâturages en altitude que les éleveurs de vallée possèdent et exploitent en pratiquant la transhumance de façon saisonnière dans les monts du Cantal, l’Aubrac, le Cézallier, la Margeride et les monts Dore. Ils servent à abriter la fabrication du fromage : le cantal, le salers, le saint-nectaire lors de l’estive et à loger les buronniers. Cette architecture vernaculaire, incarnée par le buron, est le témoin d’un lien fort entre un territoire, ses ressources naturelles et ses usages agricoles. Elle ne peut être dissociée du paysage géologique qui la porte ni des pratiques humaines qui lui donnent sens et qui est propre aux montagnes du Massif central.
Dès lors, plusieurs questions émergent : quels sont les liens entre la géologie d’un environnement, la forme architecturale qui en découle, et la création d’un fromage aujourd’hui protégé par une Appellation d’Origine Contrôlée ? Quelles sont les influences d’une région volcanique sur la faune et la flore ? Comment cette architecture évolue-t-elle dans le temps, et quels sont les organismes qui en régulent les usages et les constructions ? Qui sont les artisans, les architectes, les éleveurs ou les institutions qui perpétuent ou transforment ces pratiques ?